Réalisé par : Julian Schnabel
Avec : Mathieu Amalric, Emmanuelle Seigner, Marie-Josée Croze
Film français
Genre : Drame
Durée : 1h 52min
Année de production : 2007
Le 8 décembre 1995, un accident vasculaire brutal a plongé Jean-Dominique Bauby, journaliste et père de deux enfants, dans un coma profond. Quand il en sortit, toutes ses fonctions motrices étaient détériorées. Atteint de ce que la médecine appelle le "locked-in syndrome", il ne pouvait plus bouger, parler ni même respirer sans assistance.
Dans ce corps inerte, seul un oeil bouge. Cet oeil, devient son lien avec le monde, avec les autres, avec la vie. Il cligne une fois pour dire "oui", deux fois pour dire "non". Avec son oeil, il arrête l'attention de son visiteur sur les lettres de l'alphabet qu'on lui dicte et forme des mots, des phrases, des pages entières...
Avec son oeil, il écrit ce livre, Le Scaphandre et le papillon, dont chaque matin pendant des semaines, il a mémorisé les phrases avant de les dicter...
Mon avis : un film vraiment magnifique et bouleversant ... Très bien mené et on se sent tout de suite dans la peau de cet homme au destin brisé :'( ... C'est vraiment un très beau film et j'vous conseille aussi de lire le livre qui est tout aussi génial ! ^^
le-cinema-de-gus, Posté le mardi 10 juillet 2007 17:38
Il l'a dit lui même : l'américain Julian Schnabel (Basquiat, 1997; Avant la Nuit, 2001) tenait à réaliser son troisième long-métrage en français, afin de se rapprocher au mieux du roman autobiographique qu'il adapterait : "Le Scaphandre et le Papillon" de Jean-Dominique Bauby. Le film met en scène un personnage ne pouvant s'exprimer qu'avec un seul œil mais écrivant petit à petit tout un roman. Une histoire inoubliable et tellement bien mise en scène que le cinéaste a reçu un prix au dernier Festival de Cannes...
Le personnage de Jean-Dominique est donc atteint d'une paralysie très rare nommée le "locked-in syndrome". Frappé par un infarctus, il sombre dans un coma et se réveille trois mois plus tard en étant paralysé quasi intégralement. Du jour au lendemain, sa vie idéale de rédacteur en chef d'un célèbre magazine féminin devient néant... ou presque, puisque du scaphandre par lequel il nomme son corps, seul un beau papillon peut s'échapper et voler où bon lui semble, même dans les univers les plus mystérieux et les rêves les plus fous... Ce papillon, c'est son imagination, qu'il développe de plus en plus le long de journées lui paraissant dans un premier temps interminables... On n'aurait pas même osé imaginer un calvaire semblable à celui qu'a dû endurer cet homme, dont les innombrables frustrations physiques et psychologiques nous sont montrées du mieux que le cinéaste l'a pu par le biais d'une mise en scène magistrale et stylisée. En effet, dans toute la première partie du film, on voit à travers l'unique œil valide du personnage...tout d'abord d'une manière très floue due à sa récente sortie du coma, puis un petit peu mieux, et ainsi de suite. A ce stade-ci du film, l'interprétation de Mathieu Amalric est déjà impressionnante bien qu'uniquement vocale. Par ses intonations si subtiles, il parvient effectivement à nous faire passer énormément d'émotions et à nous captiver littéralement... Mais le champ de la caméra ne tarde pas à s'élargir pour traiter de l'expression et de ses limites. En ce qui concerne Jean-Do, il ne peut répondre que par oui ou non aux questions qu'on lui pose en clignant de l'œil mais ne peut dire tout ce qu'il pense, notamment à son ex-femme, à ses trois enfants, à son amoureuse, ou encore aux médecins spécialisés qui suivent son cas si exceptionnel... Cependant, on ne tarde pas à trouver un système tarabiscoté mais efficace lui permettant de s'exprimer à travers une autre personne. On ne peut plus courageux et désireux de se confier, il écrira tout un roman, dont le contenu - à savoir : ses virées oniriques, ses souvenirs amoureux, ses frustrations, ses espoirs... - est également celui du film...
On suit ainsi avec une attention sans relâche une magnifique histoire s'apparentant à un hymne à l'écriture, les scènes de rédaction du roman communes à Almaric et à Anne Consigny comptant parmi les plus fortes... La comédienne, déjà vue et appréciée dans Je ne suis pas là pour être aimé ou Anna M., incarne avec brio une scribe dévouée et très attachante dont on ne sait pas grand chose et qui se révèle pourtant bouleversante d'émotion retenue... Mais le film est également un hymne au rêve, matérialisé par des séquences oniriques majestueuses voyant Jean-Do déambuler entre autres dans les couloirs de l'hôpital, entouré d'acrobates ou de princesses, dont la fondatrice de l'établissement... Mais on trouve également dans ses rêves les personnes de son entourage (remarquablement interprétés Emmanuelle Seigner, Marina Hands, ou encore Max von Sydow), qui l'encouragent d'ailleurs vivement à achever son roman à temps, avant qu'il ne décède d'une pneumonie incurable. Heureusement, la fin est marquée par la sortie tant attendue de l'ouvrage et s'avère bien sûr des plus émouvantes...
En bref : un coup de maître pour Julian Schnabel que ce Scaphandre et le Papillon, inoubliable portrait d'un homme se rattachant plus que tout autre à son imagination... Assurément l'un des incontournables de 2007, dont on ressort les jambes tremblantes d'émotion.
NOTE : 5/5